Conjuguer vie collective et respect de l’autonomie est l’une des caractéristiques du "co-habitat". Une particularité qui se retrouve dans l’architecture, selon l’étude de Christine Schaut (SASHA, Faculté d’Architecture) et de ses collègues de l’Université Saint-Louis. Publiée dans Brussels Studies , leur étude s’appuie sur une enquête de terrain de deux ans menée dans neuf projets de co-habitat récents dans la Région de Bruxelles-Capitale.
L’observation de ces projets laisse apparaître des éléments architecturaux emblématiques : construction en "îlot fermé", accès à une salle polyvalente depuis la rue, jardins placés au centre, etc. Ces éléments visent à articuler trois niveaux de l’habitat : l’espace privatif, l’espace collectif et l’environnement immédiat.
Cette relative standardisation architecturale semble être l’empreinte spatiale de ce mode d’habiter qui revalorise la vie en commun.
L’enquête montre cependant que cet espace est différemment approprié selon les profils socio-économiques des habitants et les raisons qui les ont poussés à y résider. Les auteurs distinguent les projets initiés et gérés par des particuliers, souvent issus de la classe moyenne et prêts à investir du temps et de l’énergie dans le lieu, de ceux initiés par des associations ou opérateurs publics (communes, CPAS, SLRB).
Dans ce dernier cas, les individus ou ménages beaucoup moins dotés économiquement voient dans ces projets surtout une opportunité d’accéder, à un coût financier raisonnable, à un logement décent et spacieux. D’autres contraintes pèsent sur cette population qui peuvent constituer des obstacles à leur participation au projet collectif. Pour ces personnes, le modèle proposé devra sans doute encore évoluer.