Être réfugiés à Bruxelles en période de pandémie

La crise de la COVID-19 n’a pas épargné les réfugiés. Tandis que le 20 juin marque la journée mondiale des réfugiés, un rapport commandé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a analysé comment ils ont vécu la pandémie à Bruxelles lors du premier confinement. Antoine Roblain - CeSCuP, Faculté des Sciences psychologiques et de l’éducation - a rédigé ce rapport avec Emanuele Politi (KUL). Il répond à nos questions.

Quelles sont les principales difficultés que les réfugiés rencontrent lors de la pandémie ?

Antoine Roblain: Sur l’échantillon (300 personnes) que nous avons analysé, une proportion importante a indiqué avoir eu des soucis économiques liés à la perte d’un emploi ou de revenus, mais aussi des problèmes concernant le logement, trop petit ou peu adapté à la vie en confinement. Outre ces problématiques, le niveau d’isolement social et de symptôme de détresse psychologique était particulièrement élevé. Cependant, toutes ces difficultés ne sont pas vécues par tous et toutes aussi intensément.

Quels profils de réfugiés sont plus susceptibles de faire face à ce genre de difficultés?

Antoine Roblain: Le facteur le plus déterminant est le statut légal de la personne. L’enquête incluait également des personnes qui n’ont pas obtenu de statut de réfugié et qui sont en situation irrégulière en Belgique. Pour résumer, en comparaison avec les personnes ayant obtenu le statut de réfugiés, les personnes sans-papiers ont dû faire face à plus de difficultés. Cela s’explique notamment par le fait que les personnes sans-papiers ont très peu de droits et doivent travailler dans des emplois non déclarés et sous-payés. Il est également beaucoup plus compliqué pour ces personnes de trouver des aides surtout en période de pandémie où les réseaux informels tournent au ralenti. Elles.ils se retrouvent donc souvent isolé·es.

L’isolement n’est donc pas uniquement lié à la pandémie de COVID-19 ?

Antoine Roblaine: Non, effectivement l’isolement social est une problématique cruciale à laquelle les réfugiés et sans-papiers sont souvent confrontés. Développer ou reconstruire des réseaux et des liens sociaux autour des personnes réfugiées, avec ou sans papiers, est un enjeu central, pendant, mais aussi (et surtout) après la crise. Cela passe bien évidemment par des politiques de cohésions sociales pour lesquelles les autorités locales jouent un rôle crucial, mais aussi à travers les actions du milieu associatif et les initiatives citoyennes entrant en contact et apportant du soutien à ces populations.

Lire l’entièreté du rapport.

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