« Quand j’ai commencé ma recherche, il y avait une effervescence à Bruxelles : des études, des événements, des projets qui intégraient la question du paysage. Mais cette question n’était pas forcément explicitée. La notion de paysage est en effet très floue, assez peu définie. Elle correspond à un certain imaginaire en fonction de chaque personne », explique Sophie Hubaut, chercheuse au Laboratoire Sasha en Faculté d’Architecture.
Est-ce que la notion de paysage a toujours existé - Est-ce que tout le monde parle de la même chose - Il semblait y avoir une sorte de consensus apparent mais est-ce vraiment le cas ? »
Ce sont toutes ces questions auxquelles elle a souhaité répondre à travers sa thèse qu’elle est en train de terminer. Elle a étudié la question du paysage au sein de l’action publique régionale de Bruxelles-Capitale de 1989 (le début de la Région) à 2021. Elle en présentera une synthèse lors d- une conférence donnée dans le cadre des séminaires de recherche mensuels TRANSFO à Charleroi.
« Dans les années 90, le paysage concernait une esthétique essentiellement patrimoniale : il fallait préserver les bâtiments, les grandes avenues... Dans les années 2000, la question de la nature en ville se développe, jusqu’à prendre de plus en plus d’importance dans les années 2010. On ne parle plus seulement de petits parcs mais de plus grandes infrastructures comme les vallées par exemple qui préexistaient à l’aménagement des villes. Le paysage concerne dès lors le non-bâti, les vallées, les grandes ouvertures », raconte Sophie Hubaut.
La chercheuse a également étudié les acteurs du paysage : celles et ceux qui s’imposent, qui disparaissent ou qui arrivent à se faire entendre ou non. Celles et ceux qui dessinent la ville de demain.